Mystère dans les Vosges : des dizaines de milliers de mouches envahissent trois églises

Juste à côté d’Épinal, dans les Vosges, trois églises sont envahies par les mouches. Des dizaines de milliers d'insectes morts et vivants. Que se passe-t-il à Deyvillers, Pierrepont-sur-l'Arentèle et Bayecourt? Pour l'instant, il n'y a aucune explication.


Le phénomène concerne, pour le moment, trois églises vosgiennes. Toutes sont situées dans un petit périmètre, au nord-est d’Épinal : à Deyvillers, à Pierrepont-sur-l'Arentèle et à Bayecourt. Depuis plusieurs jours, des dizaines de milliers de mouches ont envahi l'église de la commune... et uniquement l'église ! Un mystère pour les habitants.


A Bayecourt, c'est un calvaire pour Marie-Paule Renaud. La responsable de l'église a constaté les dégâts il y a moins de dix jours : "je viens toutes les semaines ici pour chercher les hosties. Il y a quinze jours, il n'y avait pas une seule mouche. Mais quelques jours après, j'y suis quand même allé et puis là... catastrophe ! Des milliers et des milliers de mouches!"

C'était tout noir partout, j'ai dit mon Dieu, mon Dieu mon Dieu... on va avoir du travail pour tout nettoyer !

"Une espèce de glue collante"

"Impossible de marcher sans en écraser," déplore le maire de la commune Gilbert Huguenin. "Et quand il n'y a pas de bruit, on entend très bien, comme un essaim !" Les insectes morts se sont glissés partout. Du sol au plafond, de la nef à l'hôtel et même dans les vitraux !

On fait attention où on marche, sinon, ça fait une espèce de glue collante - Le maire de la commune


Six litres de mouches ramassées

Il est impossible d'avoir le compte exact. Il y en a tellement, que le maire préfère compter en nombre de sacs d'aspirateurs : "On a ramassé jusqu'à six litres de mouches en une semaine !" Pour Serge, conseiller municipal, c'est une première : "je n'ai jamais vu ça dans ma vie. On ne savait pas trop de quoi ça venait et puis on ne sait toujours pas ! J'habite juste à côté, et il n'y a pas eu ce rassemblement de mouches près de chez moi !"

C'est sûrement le bon Dieu : on lui demande à chaque fois qu'on va à la messe, mais il ne répond pas tout le temps ! - Serge, conseiller municipal

Spray anti-mouche et encensoir

Pour s'en débarrasser, les services municipaux ont sorti les grands moyens. Deux armes trônent devant l'hôtel : un spray anti-mouches et un encensoir. Marie-Paule Renaud s'explique : "avant il y avait moins de mouches parce qu'il y avait la messe tous les dimanches et donc il y avait de l'encens. Mais là, on en a plus qu'une tous les trimestres. Normalement, les mouches n'aiment pas ça. Mais on en a remis et là, ça n'a pas l'air très efficace."

La municipalité a donc décidé d'utiliser ce jeudi une dizaine de bombes anti-mouches. Pour tuer les milliers d'insectes encore vivants et accrochés au plafond, il faut utiliser des liteaux pour les asperger à plus de cinq mètres de hauteur. L'opération coûte 200 euros. Ensuite, une nouvelle journée de nettoyage sera nécessaire pour dégager les milliers de mouches tombées au sol.


Températures, humidité ou punition de Dieu ?


Désormais, c'est la question que tout le village se pose : mais est-ce possible ? Pourquoi autant de mouche au même endroit ? Pourquoi dans une église et pas ailleurs ? Et pourquoi dans trois communes différentes dans un périmètre restreint ? Là dessus, Marie-Paule Renaud rappelle "qu'une mouche pond des centaines d’œufs... mais franchement, là, je ne sais pas. Je ne suis pas scientifique !" On a pensé qu'il y avait des bêtes crevées, alors on a tout nettoyé à fond. Les trous de souris ont été bouchés. Vraiment, je ne vois pas d'explication."

Autre hypothèse du maire, Gilbert Huguenin : "on a aussi pensé aux pigeons, mais on a nettoyé le clocher. Les pigeons n'y ont plus accès, alors ce n'est pas ça non plus. Dernière tentative, celle de l'adjoint au maire Gilbert François : "cela aurait été des coccinelles, on aurait dit que c'était des "bêtes à Bon Dieu". On aurait pu comprendre les choses !"

Un cadavre à l'air libre ?

Mais non, il s'agit bien de mouches, et les spécialistes de la question se font rares en France. A l'université de Lorraine, Dominique Chartard est maître de conférence en zoologie. Selon lui, les diptères (mouches) sont effectivement capables de se reproduire très vite, mais seulement dans des conditions favorables. "Des épisodes d'infestation, ce n'est pas surprenant. Avec des températures élevées, une hydrométrie favorable et surtout de la matière organique pour l'alimentation des asticots. En revanche, ce qui est beaucoup plus surprenant, c'est que ce soit limité à des églises."

"Si on veut identifier la cause du problème, il faut identifier l'espèce de la mouche, le type de larve et donc le milieu dans lequel elle se développe. Dans l'eau, sur des cadavres ou bien des excréments." Après vérification, il y a bien ces trois hypothèses autour de l'église. La rivière du Durbion coule juste derrière et le cimetière trône à l'entrée. Mais aucune des trois n'a pu être confirmée. Le mystère est, pour le moment, non élucidé.

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