Le Turc Mécanique

le-turc-joueur-d-echecs.jpgEn 1770, l’inventeur hongrois Wolfgang von Kempelen présenta une machine extraordinaire à la cour de l’Impératrice d’Autriche. Il s’agissait d’un automate capable de jouer aux échecs, et de vaincre les adversaires humains les plus coriaces. Baptisé « le Turc », l’automate se présentait sous la forme d’un mannequin doté d’un costume traditionnel qui le faisait ressembler à un sorcier oriental.













Le Turc mécanique
 Le mannequin était assis derrière un large meuble en bois, dont les portes s’ouvraient sur un mécanisme complexe d’engrenages. Lors de sa première exhibition, le Turc vainquit tous ses adversaires, sans mettre plus de 30 minutes par partie. Quand son opposant faisait un déplacement interdit, il secouait la tête, et remettait la pièce à sa place. Le Turc était aussi capable de converser avec les spectateurs grâce à une grille de lettres. En 1783, sur les suggestions de l’Empereur de Russie, Kempelen emmena le Turc dans une tournée à travers l’Europe. A Paris, le Turc perdit une partie contre François-André Danican Philidor, alors considéré comme le meilleur joueur d’échecs de son temps. De l’aveu de Philidor lui-même, cette partie fut la plus épuisante de sa carrière. La dernière partie du Turc à Paris se déroula contre Benjamin Franklin, contre qui il gagna. Le célèbre scientifique américain, alors ambassadeur des Etats-unis, conserva toute sa vie un intérêt pour l’étonnante machine. Au cours de son voyage européen qui l’emmena de Londres à Amsterdam en passant par Leipzig, le Turc fut examiné par de nombreux sceptiques qui essayèrent de comprendre son fonctionnement. On dit que Frédéric II de Prusse donna une forte somme d’argent à Kempelen pour connaitre les secrets de son automate, mais il n’y a pas de preuve que cette rencontre ait eu lieu.





LE-JOUEUR-D-ECHECS.jpgDurant les deux décennies qui suivirent, le Turc resta au palais de Schönbrunn, en Autriche, où il avait été présenté la première fois. En 1808, soit 4 ans après la mort de son père, le fils de Kempelen vendit le Turc à Johann Mälzel, un musicien bavarois. En 1809, en pleine campagne de Wagram, Napoléon Bonaparte se déplaca à Schönbrunn pour affronter le Turc, mais l’Empereur de France dut s’incliner contre l’automate. Entre 1810 et 1820, Mälzel perfectionna le mécanisme du Turc et il le fit jouer en Italie, en France et en Angleterre, où il affronta l’un des grands précurseurs de l’informatique, Charles Babbage. Etouffé par les dettes, Mälzel s’enfuit ensuite aux Etats-Unis ou il exhiba sa mystérieuse machine. Au cours d’une tournée américaine qui allait durer 10 ans, le Turc fut notamment défié par un autre automate joueur d’échecs, et il inspira un essai à Edgar Allan Poe. Après la mort de Mälzel en 1836, le Turc fut vendu aux enchères, puis finalement donné au Chinese Museum de Philadelphie.



 Il finira sa glorieuse carrière dans les flammes d’un violent incendie le 5 juillet 1854, soit 84 ans après sa première partie devant l’Impératrice d’Autriche.





Le Turc mécanique
Bien que de nombreux ouvrages aient été écrits sur le Turc au cours du 17ème et du 18ème siècle, son véritable secret ne fut dévoilé qu’en 1857 par Silas Mitchell, le fils du dernier propriétaire de la machine. Il expliqua dans une série d’articles que le mécanisme complexe du meuble cachait en fait un double fond ou un joueur réel pouvait se cacher, et manipuler l’automate sans être vu. Ainsi, 15 maîtres d’échecs s’étaient succédés à l’intérieur du Turc pendant son existence. En 1984, le fabricant d’accessoires magiques John Gaughan a dépensé 120000 $ pour construire une réplique du Turc de Kempelen. Cette version est très fidèle à l’original, sauf qu’elle est à présent contrôlée par un ordinateur…

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