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Angkor perdu et retrouvé. En 1861, dans le nord du Cambodge, un naturaliste français, Henri Mouhot, suivait un sentier au coeur de la jungle, lorsque, soudain, il aperçut, dominant la cime des arbres, trois hautes tours de pierre. Angkor Vat, l'un des temples les plus magnifiques de toutes l'Asie venait d'êtres découvert dans la légendaire cité perdue d'Angkor Thom.












    La capitale du grand empire khmer avait été, en effet, abandonnée il y a 500 ans et, depuis, enfouie au plus profond de la jungle, elle avait sombré dans l'oubli.





    Même en ruine, Angkor offrait un spectacle des plus saisissants. Entourée de larges douves qui avaient autrefois fourmillé de crocodiles, protégée par une immense enceinte, la cité avait été fondée par le roi Jayavarman II, qui vécut de 802 à 854. Instituant le culte du roi-dieu, ce dernier entreprit de construire une capitale à la mesure de sa puissance et de la richesse de son empire.






    La Rome antique tout entière aurait pu tenir à l'intérieur des murs. Cependant, peu de citadins y vivaient, car c'était surtout le centre royale, religieux et administratif de la capitale. Les habitants résidaient dans deux énormes faubourgs à l'extérieur des murailles, au bord de lacs artificiels construits le long du fleuve Siem Reap.




    Quatre larges voies traversaient les douves et l'on pénétrait à l'intérieur de la cité par des portes monumentales surmontées de triples tours. La hauteur et la largeur de leurs arches étaient calculées pour permettre l'accès de la ville aux éléphants royaux, qui portaient les << howdahs >> et les dais d'apparat destinés à protéger du soleil les têtes royales.









Un éléphant Howdah traditionnel






    Les quatres voies se rejoignaient au coeur même de la cité, sur une vaste place bordée de deux terrasses taillées dans la pierre, la terrasse Royale et la terrasse du Roi lépreux. Face à celle-ci se dressaient les 12 tours des Funambules, véritables dentelles de pierre.


    Les chefs-d'oeuvre absolus d'Angkor sont ses merveilleux bas-reliefs de grès. Chaque voie d'accés à la ville est bordée de parapets sculptés de dieux et de géants supportant des personnages mythologiques. Chaque porte est ornée de sculptures ouvragées, et les tours sont couronnées des éléphants tricéphales d'Indra.















    Les terrasses royales sont peuplées d'une foule de statues de rois et de reines, de princes et de princesses, de lions et d'éléphants, ainsi que de personnages tirés d’épopées hindouistes. Tous les aspects de la vie d'une société hautement civilisée sont représentés dans un style qui témoigne d'une grande maîtrise plastique et d'un rare talent à saisir le mouvement sur le vif.














Le barattage de l'océan de lait ; galerie de la deuxième enceinte




    Mais l'édifice qui, par sa majestueuse noblesse, suscite probablement la plus grande admiration des visiteurs est situé à 1,5 km de la cité, hors les murs. C'est Angkor Vat, l'un des sanctuaires les plus beaux et les plus célèbres du monde. Sa construction date du règne de Sûryavarman II, au XIIe siècle ; c'est à cette époque que la cité et l'empire khmer connurent leur apogée.


    Le temple est entouré de douves formant un carré presque parfait de 1,5 km de côté. Il offre le plus stupéfiant complexe de lacs, de galeries, d'escaliers, de cloîtres, de sanctuaires et de bibliothèques. Dans l'une des galeries inférieures, on peut admirer une frise merveilleusement sculptée de personnages tirés des légendes et des livres sacrés hindouistes ; elle court tout autour de la galerie, sur quelque 800 m et sur une hauteur d'environ 2,50 m. Au-dessus se dresse le temple pyramidal à trois étages terminé par une couronne de cinq tours.












Temple d'Angkor Vat






Une ville impossible à défendre








    Qu'advient-il de la cité d'Angkor ? Moins de 30 ans après la mort de Sûryavarman II, en 1177, elle fut envahie et mise à sac par les Chams du Laos. Dix ans plus tard, les Chams furent à leur tour évincés par le roi Jayavarman VII, mais les jours de la cité étaient comptés. Un siècle et demi plus tard, l'empire fut soumis à de nouvelles invasions, celle des Thaïs à l'ouest, celle des Mongols au nord. Les Thaïs réussirent à s'emparer de la ville à trois reprises, en 1369, 1388 et 1431. En dépit de ses formidables remparts, Angkor s'avéra indéfendable.




    Finalement, après la destruction du système d'irrigation soigneusement élaboré pour la culture du riz - dont dépendait toute la ville -, une nouvelle capitale fut fondée prés de Phnom Penh en 1434, et Angkor fut définitivement abandonnée à la jungle.
























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