Un monde au coeur du monde







Où donc aller planter le drapeau américain ?

Si l'hypothèse d'un certain John Symmes s'était confirmée, les premiers explorateurs du pôle Nord auraient dégringolé dans une faille très profonde de l'écorce terrestre. A l'intérieur de la Terre, ils auraient découvert un monde inconnu, riche en minéraux et peuplé par une étrange race d'hommes.










    Symmes était à la fois si convaincu et si convaincant que son projet de monter une expédition pour explorer cette Terre intérieure parvint jusqu'au Congrès des Etats-Unis. Mais les membres du Congrès ne voulurent pas se compromettre.






John Cleves Symmes



Une profonde conviction




    Cette histoire ce déroule bien avant l'exploration de l'amiral Byrd qui ce déroula elle le 14 Juin 1926 article ici . En effet, John Cleves Symmes était né dans le New Jersey en 1780. C'est après une belle carrière dans l'armée, où il avait obtenu le grade de capitaine, qu'il s'était passionné pour l'astronomie. Et plus il étudiait, plus il était persuadé d'une chose : la Terre était creuse.




    Cette idée n'était pas entièrement nouvelle. Elle avait déjà été avancé dans le passé par des scientifiques tels que l'astronome britannique Edmond Halley, celui qui donna son nom à la comète de Halley, le mathématicien allemand Leonhard Euler et un savant écossais, sir John Leslie. Halley et Leslie étaient d'avis que plusieurs planètes se trouvaient à l'intérieur de notre Terre.


    Symmes allait plus loin. D'après lui il y avait << des mondes dans des mondes >>, c'est-à-dire des sphères concentriques emboîtées les unes dans les autres et s'ouvrant toutes du côté des pôles. Comme à cette époque les régions polaires étaient inexplorées, personne ne pouvait le contredire.







En suivant les oiseaux




    A l'appui de sa théorie, Symmes citait le phénomène, alors inexpliqué, des migrations d'oiseaux vers le nord. La raison en est, disait-il, qu'ils remontent vers la source des courants chauds océaniques et le soleil intérieur  dont les aurores boréales, qui en sont le reflet, attestent l'existence.


    Si les oiseaux, affirmait-il, étaient capables de pénétrer dans ce monde intérieur, les hommes pouvaient bien en faire autant. Il écrivit en ce sens aux autorités scientifiques du monde entier : << Je déclare que la Terre est creuse, que l'on peut y habiter, qu'un monde est placé dans l'autre et que ces mondes s'ouvrent au pôle... Je suis prêt à y risquer ma vie dans l'exploration de ces terres si le monde me soutient dans cette entreprise. >>


    Il n'obtint jamais l'appui des Américains. Il essaya alors de se joindre à une expédition polaire organisée par les Russes, mais il ne put rassembler l'argent nécessaire pour se rendre à Saint-Pétersbourg, base de départ.


    Il mourut en 1829, toujours persuadé que la Terre était creuse.

Partager sur Google Plus