L'horloge cosmique, celle qui gouverne le monde






Quelle heure est-il, à votre avis ? Non, ne consultez pas votre montre ! Vous tomberez certainement juste, à une demi-heure près. Tout le monde, avec un peu d'entraînement, sait réaliser ce genre d'exploit. Car tout le monde possèdent une horloge interne, celle qui gouverne notre existence et bien plus.












    La plupart des activités du corps humain sont en effet gouvernées par des rythmes. Ces rythmes agissent les uns sur les autres et forment un ensemble complexe.





    Le temps organique obéit à trois grands cycles. L'un correspond à la durée de rotation de notre planète : c'est le cycle du jour. Le deuxième à l'orbite que décrit la Lune autour de la Terre : c'est le cycle mensuelle. Le troisième au voyage de la Terre autour du Soleil : c'est le cycle annuel. Les hommes ne sont pas les seuls à êtres affectés par ces grands flux naturels. Tous les animaux, toutes les plantes en subissent les effets.





    Chez l'homme, la perception du temps est à la fois d'ordre mental et physiologique. Il respire à travers une narine puis à travers l'autre selon des cycles de 3 heures. Il ressent la faim toutes les 3 ou  heures. Les cellules de son cerveau obéissent à des cycles d'activité de 2 ou 3 heures. Ses rêves eux-mêmes sont inscrits dans des cycles : ils se produisent chez lui selon un rythme de 90 minutes.





Le rythme circadien








    Le rythme naturel de notre vie correspond à une durée comprise entre celle du jour solaire ( 24 heures ) et celle du jour lunaire ( 24 heures et 50 minutes ). Aussi l'appelle-t-on << rythme circadien >>, ce qui signifie littéralement << rythme d'un jour environ >>.





    Le rythme circadien serait placé sous l'hypothalamus - cette protubérance de la taille d'un morceau de sucre qui est située à la base de notre cerveau.









Des maladies cycliques




    L’acuité intellectuelle, l'humeur, la résistance aux infections elle-même obéissent à ces rythmes internes. C'est peut-être pourquoi certains épileptiques ne subissent leurs attaques qu'à des heures bien précises, ou encore que les femmes enceintes connaissent des nausées matinales.





    Si l'on inocule à des souris les germes de la pneumonie à 4 heures du matin ( plutôt qu'à n'importe quel autre moment ), elles ont de meilleurs chances de survivre. Une telle découverte peut avoir des conséquences importantes pour l'être humain : si la vulnérabilité de l'organisme aux maladies obéit à des cycles, il en va sans doute de même pour la réponse aux vaccinations





    Les rythmes circadiens expliquent également l'existence de deux grandes catégories d'êtres humains : les << chouettes >>, qui se couchent tard et demeurent parfaitement éveillées jusqu'à une heure avancée de la nuit, et les << alouettes >>, qui se lèvent tôt et travaillent mieux le matin.





Les huîtres et la Lune




    Le cycle interne le mieux connu est celui de menstruation. Ce boulversement physiologique, qui intervient tous les mois, altère parfois l'humeur d'une façon spectaculaire. Il rend également les femmes plus vulnérables aux maladies. L'activité hormonale des hommes suit également un cycle mensuel mais ses effets sont moins évidents.





    Une remarquable expérience menée sur les huîtres montre l'extraordinaire persistance des rythmes de la nature. Recueillies dans les eaux d'une baie proche de New York ( Long Island Sound ), des huître furent emportées à 1600 km à l'intérieur des terres dans une citerne hermétiquement close et plongée dans l'obscurité. Au début, elles continuèrent à suivre leur rythme habituel, s'ouvrant et se fermant en accord avec le cycle des marées dans leur patrie d'origine. Mais, au bout de quinze jours, ce rythme se modifia - devenant exactement ce qu'il aurait été si les marées, atteignait au-dessus de leur nouvelle demeure son point le plus haut. Ceci bien que, dans leur réservoir parfaitement clos, elles n’eurent aucune notion de l'emplacement réel de notre satellite.





    Chez les hommes, il n'est personnes de la naissance jusqu'à la mort qui n'obéissent à des cycles : la plupart des naissances et des crises cardiaques se produisent entre minuit et 6 heures du matin. Les enfants sont conçus en août et septembre plus souvent qu'en février et mars. La science a même confirmé dans ce domaine certaines des anciennes croyances des astrologues.





    C'est ainsi que les enfants nés en mai et juin - tout au moins dans l'hémisphère Nord - seraient souvent plus intelligents que les êtres venus au monde en janvier et février. La durée plus longue de l'ensoleillement pourrait jouer un rôle dans ce phénomène : la lumière du Soleil stimulerait l'hypothalamus qui, à son tour, stimulerait l'activité hormonale de l'organisme.





    Un cycle propre au Soleil - l'apparition, tous les onze ans, de taches solaires à sa surface, au moment même où l'astre projette loin dans l'espace de grands faisceaux d'énergie - influencerait également notre existence. Un statisticien soviétique, A.L. Tchijevsky, assura qu'il avait établi un lien entre ce rythme cosmique et le << cycle >> des guerres et des épidémies.






Immense tache solaire, prise par la sonde Soho le 29 mars 2001





Le rythme cosmique




    Un savant japonais, le professeur Maki Takata, découvrit de son côté une relation entre le Soleil et l'activité sanguine. Il avait mis au point une méthode permettant aux gynécologues d'étudier le cycle menstruel es femmes. Cette technique reposait sur des tests comparatifs entre des échantillons sanguins provenant des deux sexe. En janvier 1938, les hôpitaux qui, dans le monde entier, appliquaient cette méthode, signalèrent une modification des résultats chez les hommes aussi bien que chez les femmes. Takata analysa et vérifia les résultats de vingt années d'analyses. Il découvrit qu'il n'y avait modification que dans un seul cas : lorsqu'un groupe de taches solaires traversait le centre de l'astre. Donc au moment précis où le Soleil dirigeait vers la Terre un flux serré de radiations. Ainsi le changement enregistré par les hôpitaux coïncidait-il très exactement avec un temps fort dans le cycle des taches solaires, au terme de plusieurs années d'accalmie.





    Takata découvrit également que le résultat des tests subissait une modification brutale quelques minutes avant le lever du soleil - comme si le sang lui-même << pressentait >> l'aurore. << L'homme, conclut le professeur Takata, est un cadran solaire vivant. >> On pourrait sans doute en dire autant des plantes et des animaux. Il semble bien que, partout, la vie obéisse aux pulsations d'une horloge cosmique.






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