Le palais merveilleux de M. Paxton



De verre et de fer le symbole de l'ère victorienne



Le nom survit toujours dans ceux d'un centre sportif, d'un club de football et d'un quartier du sud de Londres. Crystal Palace fut l'une des plus grandes réalisations techniques et architecturales de l'ère victorienne. Ce fut l'oeuvre d'un homme qui s'était jusque-là illustré dans la construction de ponts, de réservoirs, d'usines à gaz et de serres.
     En 1850, les organisateurs de l'Exposition universelle, patronnée par le prince Albert, avait cherché en vain un bâtiment susceptible d'accueillir une telle manifestation. 250 plans leur avaient été soumis, qu'ils jugeaient pour la plupart irréalisables ou trop coûteux.
     On consulta alors Joseph Paxton, architecte autodidacte spécialisé dans les constructions de verre et de métal. Celui-ci s'engagea à soumettre dans les neuf jours un projet de bâtiment d'une capacité voisine d'un million de mètres cubes. Il consacra les deux premiers jours à observer le pont Britannia de Robert Stephenson, sur le détroit de Menai entre le pays de Galles et l'île d'Anglesey. Le troisième jour, il dessina sur un buvard une rapide esquisse du bâtiment qui fut construit par la suite dans Hyde Park.







     Aucune technique n'avait encore été mise au point à cette époque pour la construction de bâtiment en verre ; mais le projet de Paxton ne se fit pas attendre. Il s'agissait d'une structure de plus de 550 m de long et près de 140 m de large. La somme des matériaux requis était impressionnante : environ 330 km de barres de fer, 3 300 colonnes, 2 150 poutres, 293 655 vitres (pour une surface totale de 80 000 m² environ) et à peu près 17 000 m cube de charpente. Le châssis métallique fut assemblé sans échafaudage.



     Les travaux furent menés tambour battant. Il fallait seize minutes, au dire de Paxton, pour effectuer l'assemblage de 3 colonnes et de deux poutres.
     Les chariots qui transportaient le verre empruntaient les sillons des gouttières ; cette méthode permettait un gain de temps appréciable, et la pose des vitres s'effectuaient au rythme de 18 000 par semaine.
Il ne fallut que huit mois pour achever la construction du palais. Après l'exposition, en 1851, l'édifice tout entier fut transporté dans le sud de Londres et remonté pour y abriter des concerts, des festivals et des expositions. Mais en 1936 il fut entièrement détruit par un incendie.







Partager sur Google Plus