O-Kee-Pa ou l'initiation par la torture









Avant d'accéder à la dignité de guerrier véritable, le jeune Indien de la tribu des Mandans devait subir une initiation qui était une véritable torture.


     Au début du XIXe siècle, ces Mandans occupaient les plaines du Missouri. Ils vivaient dans des huttes de terre au toit en coupole et chassaient le bison. Devenir guerrier supposait chez un jeune homme un courage et une endurance exceptionnels, car il lui fallait supporter des tortures rituelles d'une rare cruauté. Cette initiation à la douleur se nommait << o-kee-pa >>.



     Tout d'abord, le garçon devait rester sans boire, ni manger, ni dormir durant 4 jours et 4 nuits. Puis, le corps peint et revêtu de vêtements richement ornés, il pénétrait dans la hutte des cérémonies.

     Là le chef des sorciers entaillait avec un couteau la poitrine et les épaules du postulant et, par ces plaies sanglantes, il faisait passer des broches de bois sous les muscles.





     Les deux extrémités de ces broches étaient alors attachées à de robustes lanières de cuir, elles-mêmes fixées aux poutres de la bâtisse. Le jeune homme était alors soulevé du sol. Pour augmenter encore son supplice, on attachait à ses jambes des objets très lourds, puis on faisait tournoyer son corps jusqu'à ce qu'il s'évanouisse. Par la suite, lorsqu'il était rétabli - pour autant qu'il ait réussi à en réchapper - , il recevait une hachette avec laquelle il devait se trancher le petit doigt de la min gauche.



     Mais ce n'était pas fini. On lui attachait des cordes aux poignets, et il devait courir en rond, comme un cheval au dressage, jusqu'à ce qu'il s'écroulât de fatigue.



     S'il avait survécu à toute ces tortures, il pouvait rentrer triomphalement chez lui, c'était désormais un authentique guerrier.



     On ignore combien d'indigènes succombèrent à un tel traitement. Le o-kee-pa serait resté parfaitement inconnu de tous si un peintre américain, George Catlin, qui vécut parmi ces Indiens en 1831 n'en avait fixé les affreux détails sur la toile.



     Malgré leur bravoure, les Mandans furent anéantis dans les années 1840 par un adversaire auquel ils ne pouvaient se mesurer : la variole. Les rares Indiens qui en réchappèrent s'intégrèrent à d'autres tribus.



Selection du reader's digest 1979
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